Comment les moustiques génétiquement modifiés seront-ils testés?
Les moustiques à impulsion génétique sont un type de moustiques génétiquement modifiés. Dans les deux cas, les moustiques de l’espèce ciblée sont modifiés à l’aide de la biotechnologie moderne pour présenter un ou plusieurs traits différents des moustiques de type sauvage (non modifiés) de la même espèce. Un exemple de nouveau trait souhaitable serait une diminution de la capacité des moustiques modifiés à transmettre des maladies telles que le paludisme ou la dengue. Les modifications peuvent consister à changer la séquence des gènes existants, à désactiver ou à exciser des gènes existants ou à introduire de nouveaux gènes ou d’autres éléments génétiques dans le génome du moustique.
Lorsqu’il n’est pas couplé avec un système d’impulsion génétique, un gène (y compris toute modification génétique introduite) est généralement transmis à la progéniture par l’accouplement de moustiques modifiés avec des moustiques de type sauvage selon le modèle d’hérédité standard (Mendélien), où chaque gène a 50 % de chances d’être transmis par le parent à la génération suivante. Si le gène ou la modification génétique est associé à un coût d’adaptation (réduction de la compétitivité), le trait correspondant devrait disparaître de la population au fil du temps. Si le coût d’adaptation est important, le(s) gène(s) introduit(s) peut (peuvent) disparaître rapidement ; ce serait le cas, par exemple, si la modification entraînait une réduction de la fertilité chez les moustiques qui en étaient porteurs.
Lorsqu’elle est couplée avec une impulsion génétique, la modification génétique est héritée de manière préférentielle. Le nouveau trait associé finira par devenir dominant dans la population, car plus de 50% (parfois presque 100%) de la progéniture issue d’accouplements entre des moustiques à impulsion génétique et leurs homologues de type sauvage hérite de la modification.
Pour plus d’informations : https://www.geneconvenevi.org/gene-drive-defined/
Les études de phase 1 peuvent être menées en milieu confiné dans un laboratoire et des cages convenablement aménagés, tant que l’espèce de moustique concernée puisse y être maintenue. Toutes les études et tous les essais sur le terrain devront nécessairement être menés dans des environnements où l’espèce de moustique ciblée existe à l’état naturel. Les évaluations de la phase 3, qui mesurent la sureté et l’efficacité dans la réduction de la maladie, doivent être menés dans des zones où la maladie en question est activement transmise.
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Oui, en fonction du type d’impulsion génétique et de l’ampleur du lâcher. L’impulsion génétique ne cause pas et ne favorise pas la résistance aux insecticides. Des précautions sont prises pour ne pas introduire des modifications susceptibles d’accroître la résistance aux insecticides dans la population locale de moustiques. Par exemple, l’impulsion génétique peut être introduite dans le fond génétique de l’espèce cible locale de manière à ce que ses autres caractéristiques restent inchangées. D’autres méthodes pour contrôler les moustiques à impulsion génétique, y compris des mécanismes génétiques et des approches à base de petites molécules, sont également à l’étude.
Pour plus d’informations :
https://www.ajtmh.org/view/journals/tpmd/98/6_Suppl/article-p1.xml
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De nombreux mécanismes de supervision établis pour d’autres technologies s’appliquent aux moustiques génétiquement modifiés. Il s’agit notamment de mécanismes concernant d’autres organismes génétiquement modifiés, d’autres outils de lutte antivectorielle et d’autres interventions de santé publique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié des orientations pour l’évaluation des moustiques génétiquement modifiés, qui décrivent les considérations à prendre en compte quant à l’innocuité et l’efficacité qu’il conviendrait d’examiner à chaque phase de cette évaluation, afin d’étayer les décisions concernant le développement et la mise en œuvre, ainsi que les politiques et les organismes de surveillance institutionnels et réglementaires pertinents.
Pour plus d’informations :
https://www.who.int/publications/i/item/9789240025233
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L’évaluation de l’efficacité (la capacité à produire l’effet désiré) est un aspect important de l’approche d’évaluation par étapes. L’évaluation de l’efficacité commence par l’évaluation des caractéristiques entomologiques, par exemple si la modification est stable, si elle affecte négativement la survie ou la compétitivité sexuelle des moustiques et si elle réduit la capacité des moustiques à se reproduire ou à transporter l’agent pathogène en question. Ces caractéristiques peuvent aider à prédire l’efficacité future du produit dans la prévention des maladies. Toutefois, la capacité du produit à réduire l’incidence ou la prévalence de l’infection ou de la maladie ne peut être évaluée que dans le cadre d’essais ultérieurs à grande échelle sur le terrain. Ces essais seront menés de la même manière que d’autres types d’essais cliniques, conformément aux normes éthiques internationalement reconnues et aux exigences réglementaires nationales et locales applicables. Des jalons de performance prédéterminés détermineront si les résultats d’efficacité justifient la poursuite des évaluations à chaque étape.
Pour plus d’informations : https://www.who.int/publications/i/item/9789240025233
http://www.ajtmh.org/content/journals/10.4269/ajtmh.18-0083
https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/259688/WHO-HTM-NTD-VEM-2017.03-eng.pdf
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L’ACME (American Committee of Medical Entomology) a publié des lignes directrices pour la manipulation en toute sécurité des arthropodes vecteurs de maladies humaines et animales, y compris les moustiques. Ces directives décrivent les installations et les formations requises pour éviter tout lâcher non autorisé du milieu confiné. Elles tiennent compte des vecteurs qui contiennent des molécules d’ADN recombinant et de ceux qui ont été modifiés par des transgènes capables d’impulsion génétique. Ces recommandations adoptent une approche basée sur le risque, les exigences en matière de confinement variant en fonction des conséquences potentielles d’un lâcher prématuré.
Pour plus d’informations :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6396570/
https://www.liebertpub.com/doi/10.1089/vbz.2021.0035
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Le parcours recommandé comporte quatre phases.
La première phase comprend des études initiales sur la sureté et l’efficacité, menées en laboratoire et dans des cages contenant un petit nombre de moustiques. Toutes ces études sont menées à l’intérieur, dans des conditions de confinement appropriées, afin d’éviter que les moustiques modifiés ne s’échappent dans l’environnement. Si les moustiques modifiés présentent les caractéristiques biologiques et fonctionnelles souhaitées, l’évaluation peut être poursuivie.
La deuxième phase élargit les essais en milieu confiné dans des conditions de confinement physique ou écologique, destinés à limiter la migration vers l’extérieur des moustiques modifiés, et comprend des études dans de grandes cages en plein air ou dans des conditions d’isolement géographique/spatial/climatique. Cela permettra de vérifier si les moustiques modifiés continuent à présenter les caractéristiques attendues qui prédisent une capacité à réduire la transmission de la maladie. En fonction des résultats de cette deuxième phase, les essais pourront passer à la troisième phase ou revenir en arrière pour mener des études supplémentaires.
La phase 3 comprend des essais de lâcher en milieu ouvert afin d’évaluer la performance dans diverses conditions de transmission de maladies. Au cours de cette phase, la capacité des moustiques modifiés à réduire l’incidence ou la prévalence de l’infection ou de la maladie peut être directement mesurée. Si les essais de la phase 3 démontrent une efficacité et une sûreté suffisantes, les autorités réglementaires et les décideurs politiques pourront envisager une mise en œuvre plus large du produit en tant qu’outil de santé publique.
La quatrième phase comprend le contrôle continu de l’efficacité et de la sûreté du produit dans des conditions opérationnelles.
Il peut être nécessaire de répéter la première et la troisième phase pour améliorer la technologie et affiner les procédures jusqu’à ce que les conditions requises pour passer à la phase suivante soient remplies
Si l’on considère qu’il s’agit d’un système d’impulsion génétique autonome qui devrait persister dans l’environnement, il serait plus réaliste de concevoir le processus d’essai progressif comme un continuum de lâchers de plus en plus étendus.
La décision de passer d’une phase d’essai à l’autre nécessitera une autorisation réglementaire appropriée et l’accord des communautés où les essais auront lieu.
Pour plus d’informations :
https://www.who.int/publications/i/item/9789240025233
http://www.ajtmh.org/content/journals/10.4269/ajtmh.18-0083
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Comment les moustiques à impulsion génétique pourraient-ils prévenir la transmission de maladies ?
L’arsenal de méthodes conventionnelles de lutte antivectorielle s’est avéré efficace pour réduire et, dans certains cas, éliminer les maladies à transmission vectorielle. L’ingénierie environnementale (par exemple, l’assèchement des marais) et les insecticides (principalement le DDT) ont joué un rôle important dans l’élimination du paludisme en Amérique du Nord et en Europe occidentale. En Afrique, les moustiquaires imprégnées d’insecticide et les pulvérisations d’insecticides à l’intérieur des habitations ont considérablement réduit le fardeau du paludisme. Cependant, les méthodes de contrôle basées sur les insecticides sont coûteuses, sujettes au développement d’une résistance chez le moustique et susceptibles de manquer d’importantes populations de moustiques transmettant la maladie. Les progrès dans la lutte contre le paludisme ont plafonné ces dernières années et le problème reste particulièrement grave en Afrique. Les avantages théoriques des moustiques génétiquement modifiés sont les suivants :
Assurer une protection qui bénéficie à toutes les personnes de la zone traitée, indépendamment de leur statut socio-économique ou de leur accès aux soins médicaux, sans imposer de charges supplémentaires ni demander aux gens de modifier leur comportement ;
N’affecter directement que les espèces cibles, contrairement à certaines méthodes à base d’insecticides, et donc avoir moins d’effets sur la biodiversité ;
Atteindre les populations de moustiques et les sites de reproduction qui sont traditionnellement les plus difficiles et les plus coûteux à cibler avec l’utilisation des stratégies conventionnelles de lutte antivectorielle, en exploitant le comportement naturel de recherche des moustiques pour se trouver les uns les autres et trouver des sites de ponte ;
Être utiles dans les environnements urbains et ruraux, que le vecteur soit présent à haute ou à faible densité ;
Fournir une protection continue dans les situations où la fourniture d’autres outils de lutte contre le paludisme a été interrompue.
Certaines technologies d’impulsion génétique pourraient être très durables, ne nécessitant que quelques lâchers de moustiques génétiquement modifiés pour avoir des effets importants et durables sur une espèce cible. Certaines technologies d’impulsion génétique pourraient s’étendre sur de vastes zones géographiques qu’il est difficile de couvrir à l’aide de technologies conventionnelles telles que les insecticides. Ces caractéristiques devraient rendre leur utilisation très rentable. En outre, la protection continue fournie par les moustiques à impulsion génétique autonomes pourrait empêcher la réintroduction d’une maladie dans les régions où elle a été éliminée, ou protéger les régions contre l’introduction de nouvelles maladies transmises par les moustiques.
Pour plus d’informations :
https://www.who.int/publications/i/item/9789240025233
https://www.who.int/teams/global-malaria-programme/reports/world-malaria-report-2021
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